lundi 30 juin 2008

Impalpable et mesquin



[Daniel Clowes, David Boring (2000)]



"Lisez, si vous voulez, avant de suivre son cours, pour être familiarisé avec ses idées, quelques-uns des livres de Savaie. Malgré leur brillante portée métaphysique, ils sont plus solides qu'ils n'en ont l'air." Et il tendit à Jean deux ou trois volumes. Les titres étaient à la fois si vaguement généraux et si étroitement précis qu'on sentait que l'objet de l'étude était à la fois impalpable et mesquin : Le Sentiment de l'infini au bord du lac Tchad, l'Elan vers le meilleur dans la péninsule balkanique. 

Marcel Proust, Jean Santeuil


jeudi 26 juin 2008

Le livre qu'il faut à tout prix avoir lu




"Comme une somptueuse librairie avait attiré mon œil de la façon la plus flatteuse et que j’éprouvais le désir de lui rendre une rapide visite, je n’hésitai pas à y pénétrer de l’air le plus comme il faut [...] D’une voix courtoise et prudente à l’extrême, je m’enquis, en des formules qu’on imagine bien les plus choisies, des parutions les plus récentes et les meilleures dans le domaine des belles-lettres. 
– Pourrais-je, demandai-je timidement, avoir connaissance – afin de m’initier sans plus tarder à son admiration – de ce qui existe de plus fortement dense, de plus sérieux et, du même coup, naturellement, de ce qui est le plus lu, le plus promptement reconnu ou acheté ? Je vous saurais infiniment gré d’avoir l’extrême obligeance de consentir à me présenter l’ouvrage dont assurément vous saurez bien mieux que personne qu’il a rencontré et rencontrera encore allégrement la plus grande faveur [...] De fait, parmi tous les produits de la plume qui se trouvent ici empilés ou exposés, je brûle d’apprendre de vous quel est ce livre favori, dont la vue fera très vraisemblablement de moi un acheteur immédiat, joyeux, enthousiaste. Le désir de voir devant moi l’écrivain chéri par la société cultivée, de voir ce chef-d’œuvre qu’on admire de toutes parts et qu’on assaille de jacasseries, et, je le répète, le désir de pouvoir sans doute aussi l’acheter, ce désir me ruisselle dans tous les membres […] 
– Très volontiers, dit le libraire. 
Comme une flèche, il disparut de l’horizon, mais pour revenir dès l’instant suivant vers l’anxieuse pratique, et porteur cette fois de cet ouvrage plus vendu et plus lu que nul autre, et d’une valeur véritablement pérenne. 
Cette précieuse œuvre de l’esprit, il la portait avec autant de soin et de solennité que s’il avait porté une relique conférant la sainteté [...] Avec sur les lèvres un sourire comme en voit seulement chez les mystiques en transe, il eut le plus affable des gestes pour poser devant moi ce qu’il était allé quérir à la hâte. Je jetai sur le livre un regard acéré et je demandai : 
– Pouvez-vous me jurer que c’est le livre le plus répandu de l’année ? 
– Sans aucun doute. 
– Pouvez-vous affirmer que c’est le livre qu’il faut à tout prix avoir lu ? 
– Absolument. 
– Ce livre est-il vraiment bon ? 
– Question parfaitement superflue et tout à fait déplacée ! 
– Dans ce cas, je vous remercie bien, dis-je froidement. 
Je lâchai ce livre qui avait connnu sans conteste la plus large diffusion, parce que tout un chacun devait à tout prix l'avoir lu, je préférai le laisser où il était, et je partis sans plus de façons, c'est-à-dire sans plus de bruit qu'on n'imagine. 
– Espèce d'ignorant et d'inculte ! me lança bien encore le vendeur, légitimement contrarié."

Robert Walser, La promenade (1917)



mercredi 25 juin 2008

Le moment le plus inestimable de la vie d'un homme




"Un miroir est un alambic à vanité et en même temps un stérilisateur d’orgueil. Aucun objet n’excite plus un imbécile qui se tient devant lui avec la tête pleine de suffisance. Les deux bons tiers des malheurs qui restent dans l’histoire, malheurs soufferts par des orgueilleux qui se sont trop vite crus supérieurs, et malheurs infligés à leurs victimes, sont dus aux miroirs […] Cependant, quand on se sent dégoûté de soi-même, quand on est moralement ratatiné, il n’y a pas de meilleur remède que de se regarder dans un miroir. Car la beauté et la laideur s’y réfléchissent sans équivoque. On se demande alors comment on a pu vivre jusqu’à ce jour avec une tête pareille, en bombant le torse et en attirant l’attention du monde sur ses mérites. Cette prise de conscience est le moment le plus inestimable de la vie d’un homme. Il n’y a rien de plus respectable et de plus estimable que de savoir soi-même à quel point on est un imbécile. Tous ceux qui se croient importants et se donnent des airs doivent baisser la tête en signe de respect devant celui qui est arrivé à la compréhension profonde de son imbécillité."  

Natsume Sôseki, Je suis un chat



Cette grande phrase qui coule





"Et à la fin de l'été, pendant qu'il lit dans Le Populaire l'actualité pas gaie sur son balcon, arrive d'Autriche un mot de Wittgenstein qui lui commande un concerto pour la main qui lui reste. C'est alors qu'on ne sait pas ce qui lui prend, Ravel ne se contente pas d'accepter cette commande : au lieu d'écrire un concerto, en secret il entreprend d'en composer deux en même temps, l'un pour la main gauche en ré majeur et l'autre, en sol, qui donnera enfin corps à l'un de ses vieux projets. Si l'un sera pour Wittgenstein, l'autre sera pour lui, rien que pour lui : d'ailleurs, pense-t-il, il le jouera lui-même. A ce jour, l'un après l'autre, il n'a produit que des exemplaires uniques : c'est la première fois qu'il veut engendrer, simultanément, des jumeaux. 
Mais ce seront des jumeaux hétérozygotes : seulement par la date de naissance, pas du tout par la ressemblance. Il commence par esquisser son Concerto en sol puis le laisse de côté pour honorer sa commande. Une fois réglée assez vite, logiquement en neuf mois, la question de la main gauche, il se remet à l'autre mais cette fois ça ne va pas tout seul. Il traîne, il a un mal de chien, pas moyen de trouver comment l'achever. C'est compliqué, n'est-ce pas, c'est assez délicat vu que ce concerto n'est pas conçu pour le piano mais contre lui. Bon, dit-il à Zogheb, comme je n'arrive pas à terminer cette chose pour les deux mains, j'ai décidé de ne plus dormir, mais alors plus dormir une seconde, voyez-vous. Je ne me reposerai qu'une fois cet ouvrage fini, que ce soit dans ce monde ou dans l'autre. 
L'oeuvre enfin menée à son terme, Marguerite Long aussitôt alertée se met à la déchiffrer - non sans mal : quand l'autre n'est pas dans son dos à la corriger sans cesse, le reste du temps il la harcèle au téléphone. Elle hésite, lui fait part de son anxiété devant son deuxième mouvement, de la difficulté pour l'interprète de tenir dans cette progression lente, dit-elle, cette grande phrase qui coule. Qui coule ? se met à crier Ravel. Comment ça, qui coule ? Mais je l'ai faite deux mesures par deux mesures, cette phrase, et j'ai failli en crever."

Jean Echenoz, Ravel



mardi 24 juin 2008

Accepter les contraires




« C'est ce que j'ai toujours trouvé de si beau dans la nature, c'est comme elle peut lier et délier avec aisance. Moi qui craignais tant la mort, par cette impossibilité que j'ai toujours eue aux beaux jours de ma vie d'accepter les contraires, elle a su me la rendre bien aimable en m'envoyant ses ministres, les chagrins, la souffrance. Ils m'ont si bien préparé qu'aujourd'hui je la souhaite. De moi-même, je ne serais jamais arrivé à cela. » 

Marcel Proust, Jean Santeuil

lundi 23 juin 2008

Vingt manières de se tailler les poils




"D’abord, ils ont quatre jambes et n’en utilisent que deux ; c’est du gaspillage. Ils se contentent stupidement de deux jambes en laissant les deux autres pendre inutilement comme deux morues séchées qu’ils auraient reçues en cadeau, alors qu’ils avanceraient bien mieux s’ils utilisaient les quatre ensemble. On voit ainsi que les hommes ont beaucoup plus de temps à perdre que les chats, et on comprend pourquoi ils aiment à inventer toutes ces sottises pour tromper leur ennui. Le plus drôle est que ces désoeuvrés circulent de côté et d’autre pour se dire à tout bout de champ combien ils sont occupés, et ils passent leur temps à des bagatelles au point qu’ils ont réellement l’air d’être occupés, si occupés qu’on redoute de les voir succomber sous leurs charges. Certains, à me voir, disent parfois qu’il serait agréable et reposant d’être comme moi ; eh bien, qu’ils le deviennent, personne ne leur a demandé de faire tant d’embarras à propos de rien. Ils s’inventent des occupations fantaisistes et se plaignent ensuite de ne plus pouvoir en sortir, ce qui est comme allumer un grand feu pour se lamenter de la chaleur. Quand les chats inventeront vingt manières de se tailler les poils, c’en sera fini de leur nonchalance."

Natsume Sôseki, Je suis un chat (1911)



dimanche 22 juin 2008

"C'est vrai ou je mens ?" *





« Que, sans compétence particulière, on puisse écrire des lettres rend impossible de les lire correctement. »
 
« L’incompréhension est impossible à circonscrire. On ne la soigne pas à coups d’explications. »
 

Mathieu Lindon, Mon cœur tout seul ne suffit pas (P.O.L, 2008) 


J’aime bien les romans de Mathieu Lindon. On les dirait écrits par un vieil enfant dyslexique dont l’orthophoniste aurait été un symboliste belge. Leur style faussement naïf, leur ambiguïté, leur indécidabilité (si on me permet ce mot affreux, terreur des bègues), leur cruauté douce et leur inquiétante cocasserie accrochent à mes lèvres un demi-sourire qui ne me quitte qu’à la fin d’une lecture souvent rapide, le bonhomme sait conduire un récit. Il sait aussi décevoir, dans tous les sens du mot, et la déception est un des grands plaisirs de la littérature (et aussi de La Littérature, un autre roman de Mathieu Lindon). Dans Mon cœur tout seul ne suffit pas, le héros, Mathieu, découvre page 10 qu’il a tenu une place centrale dans la vie d’un homme dont il ne se souvient qu’aux alentours de la page 100. Avant que, page 110,



Soudain, mon aveuglement s’appelle lucidité. 
 

il se sera débattu (pour notre délectation), mal à son aise et bientôt malade, fiévreux, sujet aux évanouissements, dans la glu de la gratitude sans bornes que lui voue la famille d’un mort, ce « meilleur ami » qui lui devrait tout, qui lui léguerait sa maison, et dont il n’a absolument aucun souvenir. Les révélations successives du récit ont un petit air improvisé et parfois forcé qui n’est pas déplaisant. Certaines phrases sont peut-être un peu trop belles pour être honnêtes :



À quoi ça sert de n’avoir des doigts que pour jeter une pierre sur des pianistes ? 
 

mais on pardonne à l’auteur ses coquetteries, parce qu’il a un bon fond : bon fond qu’il met tout un roman à toucher, d’ailleurs Mon cœur tout seul... est un livre touchant. 
 


* Cette question est le refrain de l’un des personnages, Ikbal, neuf ans, qui mène avec sa sœur Dounia le narrateur... en bateau (la pièce En bateau, de Debussy, tient un rôle important dans le livre, de même que la deuxième sonate pour clarinette de Brahms : jolie B.O.).







vendredi 20 juin 2008

Un vieil ami





"À cette époque, on pouvait s’asseoir en rond et, pendant des heures, échanger des idées déchaînées qui ressemblaient beaucoup à la théorisation que l’on trouve dans les romans russes. John était, bien sûr, très impliqué dans le Zen, mais malgré le caractère abrupt de cette philosophie, cela paraissait remplir tout aussi bien les soirées. Ce qui est étonnant, c’est que John inventait réellement des manières sans précédent d’écrire une musique qui contenait ces idées Zen. On pourrait croire que j’aurais été davantage impliqué dans ces idées, étant donné que je m’intéressais si profondément à la musique qu’elles inspiraient. Cela n’a pas fonctionné de cette façon. Plus je m’intéressais à la musique de Cage, plus je devins détaché de ses idées. Je pense que ceci arriva aussi à Cage. Tandis que sa musique se développait tout au long des années, il parlait de moins en moins de Zen. Tout au plus lui donnait-il une petite tape chaleureuse sur l’épaule, comme s’il s’était agi de quitter un vieil ami confortablement installé dans le bar d’un hôtel de Tokyo, tandis qu’il entamait lui-même une marche à travers le désert de Gobi."   

Morton Feldman, Transmettez mon meilleur souvenir à la « Huitième Rue » (1968) in Ecrits et Paroles, p. 182


mercredi 18 juin 2008

Moineaux mâles en ragoût



Plaisante, cette évocation de Toulet en dolent érudit dandy, par l’un de ses amis, Jacques Dyssord. Ce dernier, par exemple, rapporte ce dialogue, qu’ils eurent en 1908, à l’aube, chez Toulet, revenant de l’American Bar du Café de la Paix. Chacun a pris, tirée d’une boîte de laque, une pilule de codéïne (« Ça ne vaut pas quelques bonnes pipes, a dit Toulet, mais ma provision de bénarès est épuisée... ») et Toulet est allé se coucher (« car il ne se sent bien que dans son lit ») ; Dyssord, assis sur le divan de la pièce voisine, sent commencer l’action de la drogue tandis que Toulet, à travers la porte ouverte, engage la conversation. Ils en viennent à parler du journal La Vie parisienne, et Toulet se rappelle que l’un de ses directeurs, autrefois, Fernand de Rodays, l’avait fait venir dans son bureau. 

– Je vais à son rendez-vous. Nous parlons de tout, sauf de ma collaboration... Il est resté persuadé que j’avais voulu le mystifier en lui assurant que la pomme de terre était un puissant aphrodisiaque… 
– Le fait est [observe Dyssord] qu’on le croirait à moins. 

– Rien n’est plus exact, cependant [réplique Toulet], si on en croit les contemporains de Shakespeare. Le démon de la luxure passait de son temps pour avoir une croupe grasse et le doigt formé d’une patate. Dans son Roi muet, Heywood nous enseigne que si un pâté de moelle, des érynges cristallisées, des dates conservées et des cantharides sont de bons préparateurs ; des moineaux mâles en ragoût, des cervelles de colombes ou des membres de cygne excitent suffisamment ; rien ne vaut des pommes de terre rôties ou des patates bouillies pour se préparer aux travaux de Vénus. Rodays, s’il avait connu l’Antilope où fréquentaient les élégants du Londres de la reine Elisabeth, qui venaient y goûter aux coûteuses pommes de terre d’alors dont cette taverne avait la spécialité, eût peut-être partagé leur opinion. Mais Rodays n’est pas un homme du XVIe siècle. C’est lui qui m’a dégoûté de la Vie parisienne. 

in L'aventure de Paul-Jean Toulet, gentilhomme de lettres par Jacques Dyssord (Grasset, 1928)


vendredi 6 juin 2008

Le spectacle numéro 30




« On rencontre parfois à l’heure de midi, dans une des rues de la capitale, un homme enchaîné, suivi d’une escouade de Gardiens du Roi et qui paraît satisfait. Cet homme est conduit à la mort. Il vient d’"attenter à la vie du roi". Non qu’il en fût le moins du monde mécontent ! Il voulait simplement conquérir le droit d’être exécuté, solennellement, dans une cour du palais, en présence de la garde royale. Le roi, inutile de le dire, n’est pas mis au courant. Il y a longtemps que ces exécutions ne l’intéressent plus. Mais la famille du condamné en tire grand honneur, et le condamné lui-même, après une triste vie, gâchée du reste probablement par sa faute, reçoit enfin une satisfaction. Tout adulte est autorisé à donner le spectacle numéro 30 qui s’appelle "la mort reçue dans une cour du Palais", si, avec l’intention avouée ensuite spontanément d’"attenter à la vie du roi", il est parvenu à franchir la grande grille, la grille du petit parc, et une porte d’entrée. Ce n’est pas très difficile, comme on voit, et on a voulu de la sorte donner quelque satisfaction à ceux-là précisément qui en avaient tellement manqué. Les difficultés véritables eussent commencé à la deuxième porte. »
 

Henri Michaux, Voyage en Grande Garabagne



mercredi 4 juin 2008

Quatre souvenirs musicaux





I – 1992 (1993 ?). J’ai dix-neuf ans. Je suis dans l’appartement aixois de I., récemment rencontré, qui a quatre ans de plus que moi. Il voue un culte à Stravinsky, je ne jure que par Satie. Il me montre la partition du Sacre du printemps, je vois une partition d’orchestre pour la première fois. Assis côte à côte dans sa chambre, nous la suivons en écoutant la version de Boulez (si je me souviens bien). Je suis un peu perdu, I. qui y est déjà comme chez lui m’indique les entrées des instruments, m’explique comment c’est fait. Il déborde d’enthousiasme, et je jubile avec lui. La musique devient claire, j’ai tout à fait l’impression que des bouchons sautent de mes oreilles. La musique du XXe siècle fait sa véritable entrée dans ma vie.




II – 1995 (1996 ?) I. en est à Berg et Dusapin, je suis cette fois dans son petit appartement parisien. C’est la fin de la journée, presque le soir. Il a quelque chose à me faire écouter, d’un certain Morton Feldman (inconnu au bataillon). Coptic Light se déploie dans le petit salon : un bloc de ciel mouvant me tombe dessus. Vingt-cinq minutes d’exquise stupeur allant croissant. La musique que j’aurais voulu composer.



III – 1997. Je suis dans la salle des répétitions d’un théâtre marseillais, un ancien couvent rue d’Aubagne ; sous une arcade en bord de scène, devant un mauvais piano droit. Toutes les 80 secondes à peu près, j’appuie sur le bouton d’un compte-tour. Ça y est, je suis en train de le faire, je joue les Vexations. C’est l’acmé de mon histoire d’amour avec Satie. Quelques heures plus tard, je ne regarde plus la partition, ma main va d’elle-même à la rencontre du compte-tour, les yeux clos je ne suis qu’une colonne d’air où résonnent les accords désolés du « thème de la basse ». Extase. Je découvre que la répétition n’existe pas. Ce sont des variations.






IV – 2004. Je suis dans le salon des pensionnaires (I. en est alors un) de la Villa Médicis. C’est le dernier jour d’une vacance d’une semaine. Sur un splendide piano, au son comme patiné, dont dit-on Debussy joua, j’accompagne J., l’épouse de I., dans le cycle de L’amour et la vie d’une femme de Schumann. Mes mains tremblent un peu, la voix de J. est d’une finesse et d’une pureté peu communes, Rome par la fenêtre, je ne boude ni le luxe ni la volupté. Tout à l’heure, il faudra partir.