mardi 20 mars 2012

Dulgence


Il y a un oratoire, tu sais, là où ça monte, juste avant le raidillon, j’ai vu en passant « Quarante jours d’indulgence pour un pater et un ave. » Ça vaut la peine, plus d’un mois, il y en a qui font cent ou trois cents jours, pendant trois cents jours, tu te figures, tu es indulgent, tu es bon, tu laisses pisser le mérinos, on peut te faire des coups tordus tu t’en bats l’œil, oui ça vaut la peine, sauf si la prière est trop compliquée. Dommage qu’on dise « indulgence », j’aimerais mieux « dulgence ». Quarante jours de dulgence. C’est plus doux. 

Robert Pinget, Mahu ou le matériau (1952)



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